En route vers des mobilités durables : Un secteur automobile en pleine mutation

D’après une conférence ponctuelle du FIT « Comment accélérer la transition vers la mobilité de l’avenir » par Christophe Périllat, Directeur général de Valeo

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Chez Valeo, nous sommes tout à fait conscients de la profonde et nécessaire transformation qui nous attend. L’industrie automobile représente 18 % des émissions mondiales de CO2 et si rien ne change, ce chiffre aura augmenté de 60 % entre 2015 et 2050.

Christophe Périllat lors de son élocution au Forum Internationale des Transports

La mobilité individuelle a un grand avenir devant elle. Régler le problème des mobilités, ce n’est pas juste réduire les moyens de transport individuels. Pour prolonger une ligne de métro de 6 km et de 4 stations, il faut débourser 1.5 milliards d’euros. Il ne sera donc pas possible d’étendre les transports en commun toujours plus loin – et la mobilité individuelle restera un besoin fondamental pour le transport des marchandises et le transport des personnes. Au cours des 15 prochaines années, nous assisterons à une transformation de notre industrie plus importante encore que celle que nous avons connu en un siècle, depuis l’invention de la Ford T en 1908.

L’innovation au service de l’accessibilité et la disponibilité

Le développement durable est au cœur de notre activité. L’industrie automobile est en pleine transition vers l’électrification et l’autonomie. Nous travaillons pour un monde où les voitures seront électriques et où le nombre d’accidents et de décès sera considérablement réduit. Nous ne travaillons pas seulement sur la mobilité automobile, mais plus généralement sur la « mobilité sur roues » : cela inclut les vélos, les motos, les scooters, les voitures urbaines très légères, ainsi que les bus et les navettes autonomes. 

Nous avons également pris des engagements importants pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et à plus court terme, des objectifs plus précis à l’horizon 2030, ainsi que l’échéance de 2035 fixée par le Pacte vert pour l’Europe. Notre volonté n’est pas seulement de décarboniser les voitures, mais aussi notre activité, et plus particulièrement nos centres de R&D. 

Nous consacrons 12 % de notre chiffre d’affaires à la R&D, ce qui est inhabituel pour une entreprise industrielle. Investir dans l’innovation, c’est évidemment rechercher la performance mais aussi l’accessibilité financière. En effet, pour l’instant, une voiture électrique coûte plus cher qu’une voiture à moteur thermique, et de loin. Il est nécessaire de trouver de nouvelles solutions pour rendre les voitures électriques plus abordables. L’innovation est également une question de disponibilité. Par exemple, les terres rares sont une composante importante de la technologie de moteur électrique utilisée par de nombreux constructeurs. Nous développons un moteur sans terres rares, car l’approvisionnement en terres rares pourrait devenir un problème à l’avenir.

Une transition complexe : 5 grands défis à relever

  1. Conjuguer les efforts pour la révolution de la mobilité

Des politiques cohérentes doivent être mises en place afin de créer un cadre stable, de promouvoir des pratiques harmonieuses et de s’assurer que les actions convergent vers une trajectoire commune. Des règles permettront de limiter la quantité de ressources et de dépenses d’investissement nécessaires à la transition, ce qui est crucial pour respecter l’objectif d’accessibilité financière.

  • Préparer la prochaine génération d’innovateurs

Nous avons besoin de renforcer les programmes d’enseignement techniques et d’ingénierie. L’innovation nécessite une immense quantité de talents, d’expertise dans de nouveaux domaines : nous avons besoin d’experts en cyber sécurité, d’ingénieurs logiciels et de spécialistes en électronique.

  • S’engager à réduire les émissions de CO2 pour l’intégralité de la chaîne de valeur

Nous devons connaître les quantités de CO2 émises pour l’intégralité de la chaîne de valeur. Pour cela, il faut de la transparence sur l’ensemble de la chaîne de valeur, l’harmonisation des méthodes de comptabilisation des émissions, et un cadre légal sur la propriété et l’échange des données.

  • S’assurer de la disponibilité des ressources en cas de crise majeure

Les crises récentes ont exercé des pressions sur les chaînes d’approvisionnement. Face à l’accroissement des risques de crise climatiques, sanitaires et politiques, la chaîne d’approvisionnement automobile doit renforcer sa résilience et sa réactivité. En même temps, elle doit s’adapter à la demande croissante : la demande en cobalt sera probablement multipliée par 20 dans les prochaines années, nombre qui s’élève à 30 pour le nickel et le lithium. Il s’écoule 10 à 15 ans avant qu’une mine ne puisse produire son premier kilogramme : il est indispensable d’anticiper.

  • Prendre en compte les émissions de CO2 évitées

Aujourd’hui, les efforts d’innovations pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas pris en comptes dans les rapports de l’initiative Science Based Targets, qui propose aux entreprises des bonnes pratiques et des objectifs à atteindre pour une action climatique ambitieuse. Ils devraient être inclus dans la comptabilité carbone des entreprises, car nous avons besoin d’un moyen efficace d’inciter chaque acteur du secteur à s’investir dans la transition.

Conclusion : Pour une coopération efficace

Aucun acteur ne peut faire bande à part : nous faisons tous partie d’un écosystème beaucoup plus vaste, qui va bien au-delà de l’industrie automobile. Nous sommes tous engagés dans une course vers l’échéance de 2035 fixée par le Pacte vert pour l’Europe. Sur la piste d’athlétisme qui mène à cette échéance, les constructeurs automobiles sont dans un couloir, les équipementiers dans un autre, les services publics dans un autre, et ainsi de suite pour les exploitants d’autoroutes, les villes, les fabricants de puces et les sociétés minières. La course est lancée, mais tout le monde atteindra-t-il la ligne d’arrivée à temps ?

Puisque la coopération entre des organismes multilatéraux est essentielle, Valeo affirme son engagement auprès du Forum International des Transports. Nous devons continuer à œuvrer pour l’avenir durable de l’industrie automobile.


Ce blog s’appuie sur la présentation faite par Christophe Périllat, Directeur général de Valeo, lors de l’événement organisé par Forum international des transports (FIT) le 8 septembre 2022.

Valeo est membre du Corporate Partnership Board du FIT. En savoir plus sur ici

Suivre Young Tae Kim, Secrétaire général du Forum International des Transports sur Twitter

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